Old Ideas - Leonard Cohen à Gand (14 août 2012)
Hier j’ai
vu Léonard sur la Place Saint Pierre, non pas celui de la Mona Lisa, celui-là
fait partie de l’histoire, ancienne, mais le grand poète canadien avec ses yeurs
rieurs qui vous regarde du haut de ses septante-huit printemps, sa voix suave, son
feutre noir bien planté sur la tête.
Monsieur Cohen était de retour dans notre plat pays, à Gand, sur la Sint
Pietersplein, sous un ciel plombé qui gardait la chaleur de la journée et nous
donnait l’impression, enfin, que l’été était bien présent.
Dès les
premiers accords de Dance me to the end of love, les plus sensibles d’entre-nous,
et j’en suis, ne peuvent qu’écraser une larme ; Monsieur Cohen tient l’audience, dans le
creux de la main, l’arène se transforme en église, le concert en messe, l’assemblée,
convaincue, écoute dans le silence Leonard Cohen sussurer sa poésie sur des
airs enjôleurs marqués par des accents baltiques grâce au violon de Alex
Bublitchi et la mandoline et autre guitare à douze cordes de Xavier Mas. Un premier set lent de 90 minutes nous fait
découvrir certaines perles de son dernier opus – Old Ideas – le thème de sa
grande tournée mondiale.
Après 20
minutes, le band revient sur scène pour nous flanquer une nouvelle giffle en
écumant le répertoire de ces quarantes dernières années, mêlant les valses
langoureuses avec les plus musclés First We Take Manhattan et autres titres des
années 80.
Cohen fait
la part belle à ses musiciens ; il
les admire, les soutient, les porte au devant de la scène, avec les
performances de sa collaboratrice la plus fidèle, la Californienne Sharon
Robinson, et celles des sœurs Webb, à la fois multi-instrumentistes, choristes,
et gymnastes.
Après une
deuxième partie de plus de 100 minutes, Monsieur Cohen nous demande la
permission de partir, mais ce n’est que pour mieux revenir, une première fois,
une deuxième fois, et même une troisième fois, pour le plus grand plaisir des
8000 spectateurs qui, debout depuis le premièr rappel, voudrait que Monsieur
Cohen les emmène danser jusqu’au bout de la nuit. Après 210 minutes de belles mélodies, d’humour
et de magnifique poésie, Monsieur Cohen nous quitte, mais ce n’est qu’un au
revoir et comme il le dit si bien, il faudra attendre qu’il soit en chaise
roulante pour pouvoir se débarrasser de lui !
Merci
Monsieur Cohen pour un concert hors normes, de la part d’une homme humble et
vrai.